Détail, Green Nasim, 2018
D’origine iranienne, Nasim Najafi Aghdam immigre d’Iran aux USA en 1996 avec sa famille, qui appartient à la communauté humaniste du bahaïsme. En 2010, elle lance la première TV commerciale et de vidéo musicale perse Do You Dare, sensible au véganisme et au droit des animaux, au travers de la télévision satellite iranienne. Elle anime seule plusieurs chaînes sur YouTube et Instagram en américain et en farsi. Très active sur les réseaux sociaux, militante végane, elle donne des cours de fitness, présente des recettes de cuisine traditionnelle, des parodies d’émissions ou de clips vidéo et autres méthodes DIY de couture et de décoration. Sur YouTube, elle a plus de cinq mille abonné.es et ses vidéos sont vues plus d’un million de fois.
Fin mars 2018, Nasim Najafi Aghdam quitte San Diego. Le 3 avril 2018, elle se rend au siège de YouTube à San Bruno, tire avec une arme à feu sur des employés blessant trois personnes, retourne l’arme contre elle et se donne la mort.
Elle se sent discriminée par YouTube auquel elle reproche ses nouvelles politiques de rétribution, de contrôle et de censure : « Elle avait été ulcérée par les changements annoncés le 20 février 2018 par la plateforme (https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/01/17/apres-plusieurs-derapages-de-videastes-youtube-change-ses-regles-de-monetisation_5242912_4408996.html).
Pour tenter de limiter le recours aux contenus extrémistes, mais rentables en terme de « clics », YouTube avait décidé d’exclure certaines chaînes de son programme de partage des recettes publicitaires. Sur le site internet NasimeSabz.com (archives de http://www.nasimesabz.com/) figurent des messages concernant ses divers centres d’intérêt, entrecoupés de tirades contre YouTube qui y est, par exemple, accusé de ne pas partager avec suffisamment d’équité les recettes avec celleux qui créent des vidéos sur la plate-forme. »
Le Monde, 4 avril 2018.
Arrivée à Los Angeles, je démarre le projet Californian Ghost Dresses pour lequel j’obtiens le Soutien à une recherche/production artistique du CNAP. En route pour San Francisco et la Silicon Valley, je prends connaissance de cette histoire dans les médias. Je m’intéresse alors à Nasim Najafi Aghdam, dont l’activisme jusqu’à la mort tragique témoignent du pouvoir hégémonique des réseaux sociaux sur la vie de celleux qui les nourrissent. Alors que pour le public, elle devient une terroriste en mal de reconnaissance, son travail vidéo reste étonnamment réactif en terme de créativité et de format. Nasim Najafi Aghdam dont l’activité et l’image s’affirment au travers de YouTube et Instagram se retrouve à la fois dépendante et manipulée par ces majors du réseau social.
Of Iranian origin, Nasim Najafi Aghdam immigrate from Iran to the USA in 1996 with her family, which belongs to the humanist community of Baha’ism. In 2010, she launches the first Persian TV commercial and music video Do You Dare sensitive to veganism and animal rights, through Iranian satellite television. She alone hosts several channels on YouTube and Instagram in American and Farsi. Very active on social networks, vegan activist, she gives fitness classes, presents traditional cooking recipes, parodies of programs or video clips and other DIY methods of sewing and decoration. On YouTube, she has more than five thousand subscribers and her videos are viewed more than a million times.
At the end of March 2018, Nasim Najafi Aghdam leave San Diego. On April 3, 2018, she goes to YouTube headquarters in San Bruno, shoot a gun at employees injuring three people, turn the gun on herself and kill herself.
She feels discriminated against by YouTube, to which she criticizes for its new policies of retribution, control and censorship: "She was upset by the changes announced on February 20, 2018 by the platform
(https://www.lemonde .fr/pixels/article/2018/01/17/apres-several-derapages-de-videastes-youtube-change-ses-rules-de-monetisation_5242912_4408996.html).
In an attempt to limit the use of extremist but profitable content in terms of "clicks", YouTube decided to exclude certain channels from its advertising revenue sharing program. On the NasimeSabz.com website (archive of http://www.nasimesabz.com/) are messages concerning his various interests, interspersed with tirades against YouTube which is, for example, accused of not sharing with enough people equity in revenue with those who create videos on the platform. »
The World, April 4, 2018.
When I arrive in Los Angeles, I start the Californian Ghost Dresses project for which I obtain support for artistic research/production from the CNAP. On the way to San Francisco and Silicon Valley, I read this story which. I am then interested in Nasim Najafi Aghdam, whose activism until his tragic death testifies to the hegemonic power of social networks on the lives of those who feed them. While for the public she becomes a terrorist in search of recognition, her video work stays surprisingly reactive in terms of creativity. Nasim Najafi Aghdam, whose activity and image are affirmed through YouTube and Instagram, finds itself both dependent and manipulated by these social network majors.
Nasim Najafi Aghdam uses several pseudonyms that I cite in the various works that I create with reference to her: Nasime Sabz, Green Nasim.