Pour son exposition personnelle à la Galerie du Rutebeuf, Ailleurs, Ingrid Luche présente une partie de son travail photographique, peut-être la part la moins visible de sa démarche artistique, mais pourtant la source de ses préoccupations spatiales.

La ville crée des situations de rencontre innombrables dans l'architecture déserte des espaces partagés. Le diaporama Ailleurs, qui occupe une position centrale dans l'intervention de l'artiste dans la galerie, est constitué de 189 photographies prises depuis plusieurs années au fil de voyages ou de moments singuliers. Une image après l'autre, leur spectateur découvre un paysage mental et imaginaire élargi, une collection d'évocations plus qu'un parcours uniforme. L'architecture, la lumière de la ville, les jardins, les transports en commun, les vitrines, certaines personnes ou certains corps : les images se coordonnent entre elles, conservent leur statut de souvenir, soit une autonomie toute relative, celle du regard qu'on leur porte, de l'expérience subjective qui l'a capté et associé à d'autres. De ce point de vue, pour le spectateur, Ailleurs est une fenêtre donnant sur d'autres fenêtres, cliché après cliché.
Trois œuvres en situation seront également présentées dans les couloirs de la galerie. Elles empruntent leurs formes à des éléments mobiliers ou architecturaux puisés dans l'espace urbain et prennent place dans l'intimité froide de cet espace intérieur.
Ailleurs parle du temps de captation où se créent des images. Celles qui sont présentes, celles qui restent, celles qui ressurgissent.

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For her personal show at la Galerie du Rutebeuf, Ailleurs (elsewhere), Ingrid Luche presents one part of her photographical work, may be the less visible part of her artistical process, but yet her spatial preoccupation source.

The city creates countless meeting situations in the deserted architecture of shared spaces. The Ailleurs [Elsewhere] slide show, which occupies a central position in the artist’s intervention in the gallery, consists of 189 photographs taken over several years during travels or singular moments. One image after another, their viewer discovers an expanded mental and imaginary landscape, a collection of evocations more than a uniform journey. Architecture, city light, gardens, public transport, shop windows, certain people or certain bodies: the images coordinate with each other, retain their status as memories, i.e. a very relative autonomy, that of the gaze that ‘we bring them, the subjective experience that has captured and associated it with others. From this point of view, for the viewer, Ailleurs is a window opening onto other windows, shot after shot. Three works in situation will also be presented in the corridors of the gallery. They borrow their forms from furniture or architectural elements taken from urban space and take place in the cold intimacy of this interior space. Ailleurs speaks of the time of capture where images are created. Those who are present, those who remain,

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